Jean-Marie Vianney : enquête sur le curé qui esseulait le diable
De 1824 à 1858, pendant près de 35 ans, le prêtre Jean-Marie Vianney fut en proie à des assauts externes du diable. Et ce sont les luttes avec Satan du fameux Curé d'Ars qui ont largement contribué à le faire grandir en charité vivante et désintéressée. Au point d'être nommé patron de tous les curés de l'Univers par le pape Pie XI en 1929.
"J'étais tourmenté le jour par les hommes et la nuit par le démon et cependant j'éprouvais une grande paix, une grande consolation". Qu'il y ait un enfer et des anges déchus est un dogme de l'Eglise catholique. Dans le monde, l'action du Malin demeure cachée, mais parfois il se manifeste. Et comme il ne peut s'en prendre directement à Dieu, il s'attaque aux ouvriers de Dieu. Cela consistait, pour Jean-Marie Vianney, à lui enlever le sommeil, en cherchant à l'épuiser, à l éloigner de sa mission apostolique et du salut des âmes. Ce fut un vrai combat, et le saint homme n'eut d'autre recours que sa patience et ses prières. Son combat contre le Mal sera l'affaire de toute sa vie. Il luttera à chaque instant contre celui qu'il nomme ale grappin. Ses mortifications disproportionnées malgré les nombreuses mises en garde de ses amis et même de son évêque n'y feront rien : il luttera jusqu'à son dernier souffle contre celui qui sème la division dans ce monde. Et Dieu récompensa sa persévérance dans les épreuves en le dotant d'un pouvoir extraordinaire qui lui permit de chasser les démons des personnes possédées.
Ordinairement, à minuit, trois grands coups contre la porte du presbytère avertissaient le Curé d'Ars de la présence de son ennemi ; et, suivant que son sommeil était profond ou léger, d'autres coups plus ou moins rudes se succédaient en approchant. Après s'être donné le divertissement d'un affreux tintamarre dans l'escalier, le démon entrait. Il se prenait aux rideaux du lit et les secouait avec fureur, comme s'il avait voulu les arracher. Le pauvre patient ne pouvait comprendre qu'il en restât un lambeau.
Il arrivait souvent que l'esprit malin frappait à la porte comme quelqu'un qui veut entrer un instant après, sans que la porte fût ouverte, il entrait dans la chambre, remuant les chaises, dérangeant les meubles, furetant partout, appelant le Curé d'une voix moqueuse : « Vianney ! Vianney ! » et ajoutant à son nom des menaces et des qualifications outrageuses : « Mangeur de truffes! Nous t'aurons bien, va, nous t'aurons bien!… Nous te tenons!… Nous te tenons!… » D'autres fois, sans se donner la peine de monter, il le hélait au milieu de la cour, et, après avoir longtemps vociféré, il imitait une charge de cavalerie ou le bruit d'une armée en marche. Tantôt il enfonçait des clous dans le plancher, à grands coups de marteau, tantôt il fendait du bois, rabotait des planches, sciait des lambris, comme un charpentier activement occupé dans l'intérieur de la maison ; ou bien il taraudait toute la nuit, et il semblait à M. Vianney qu'il allait, le matin, trouver son plafond criblé de trous ; ou bien encore il battait la charge sur la table, sur la cheminée et principalement sur le pot à eau, cherchant de préférence les objets les plus sonores.
Quelquefois le Saint Curé d'Ars entendait, dans la salle basse au-dessous de lui, bondir comme un grand cheval échappé qui s'élevait jusqu'au plafond et retombait lourdement des quatre fers sur le carreau ; d'autres fois, c'était comme si un gendarme, chaussé de grosses bottes, en eût fait résonner le talon sur les dalles de l'escalier ; d'autres fois encore, c'était le bruit d'un grand troupeau de moutons qui paissait au-dessus de sa tête. Impossible de dormir avec ces piétinements. Une nuit que Jean-Marie Vianney était plus inquiété que de coutume, il dit : « Mon Dieu, je vous fais volontiers le sacrifice de quelques heures de sommeil pour la conversion des pécheurs. » Sur-le-champ, l'infernal troupeau s'en alla. Le silence se fit et le pauvre Curé put se reposer un instant.

Un soir, dit Catherine, pieuse femme chargée du soin de la maison de la Providence à Ars, "Mr. le Curé était venu chez nous voir un malade. A mon retour de l'église, il me dit : « Vous aimez les nouvelles... Eh bien! Je vous en apporte une toute fraîche! Écoutez ce qui m'est arrivé ce matin. J'avais quelque chose sur ma table ; vous savez ce que c'est… » C'était son petit fouet (pour l'auto-flagellation). « Il s'est mis à marcher comme un serpent… Cela m'a un peu effrayé. Vous savez qu'il y a une corde au bout : j'ai pris cette corde ; elle était aussi raide qu'un morceau-de bois : je l'ai remise sur ma table ; elle a re-commencé à marcher jusqu'à trois fois. »
— Vous faisiez peut-être branler votre table ? Objecta une des maîtresses présentes à la conversation.
— Non, reprit M. le Curé, je ne la touchais pas.
Les confrères du Curé d'Ars se montraient, en général, peu disposés à admettre la réalité de ces manifestations diaboliques. Ils leur cherchaient des causes naturelles et physiologiques, et croyaient en trouver dans les jeûnes et les veilles immodérés du saint homme : explication sommaire et commode, mais bien évidemment peu satisfaisante. Il y avait à Saint-Trivier-sur-Moignans un vénérable curé, nommé M. Oranger, qui s'était mis en rapport avec l'abbé Vianney dès les premiers jours de son ministère à Ars. Il avait su l'apprécier et il le voyait souvent. Jaloux de procurer à ses paroissiens le bienfait de la présence d'un prêtre si mortifié et si zélé, il le pria de se joindre aux missionnaires qui donnaient alors les exercices du grand jubilé. Le bon curé d'Ars consentit à tout ce que son voisin voulut. Il resta trois semaines à Saint-Trivier, prêcha de temps en temps et confessa beaucoup. Comme les vexations auxquelles il était en butte de la part du démon faisaient alors grand bruit, ses confrères s'en amusaient et lui disaient sur le ton du badinage : « Allons, allons! Cher Curé, faites comme les autres! Nourrissez-vous mieux : c'est le moyen d'en finir avec toutes ces diableries! »
Un soir, on le prit sur une gamme plus haute, la discussion s'anima du côté des contradicteurs… Bref, il fut convenu que toute cette mystique infernale n'était que rêverie, délire, hallucinations, et le pauvre Curé fut traité littéralement de visionnaire ou de maniaque. Il ne répondit pas un mot à ces funestes diatribes. Il se retira dans sa chambre, insensible à tout, sauf à la joie d'avoir été humilié. Un instant après, ses confrères se souhaitaient une bonne nuit et gagnaient tranquillement leur appartement respectif, avec la conviction qu'ils avaient dit la vérité au Saint Curé d'Ars, quoique, peut-être, d'une manière un peu verte. Mais voilà qu'à minuit ils sont réveillés en sursaut par un horrible fracas : la cure est sens dessus dessous ; les portes battent, les vitres frissonnent, les murs chancellent ; de sinistres craquements font craindre qu'ils ne s'écroulent. En un instant, tout le monde est debout. On se souvient que le Saint Curé d'Ars a dit : « Vous ne serez pas étonnés si, par hasard, vous entendez du bruit cette nuit. » On se précipite dans sa chambre. Il reposait tranquillement...
"Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu afin de pouvoir rester ferme contre les manœuvres du diable. En effet, ce n'est pas contre l'homme que nous avons à lutter, mais contre les puissances, contre les autorités, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal dans les lieux célestes."(Eph. 6,11-12)
Jean Marie Vianney commença à prendre une fourche pour attaquer les démons. Des coups furent portés à de nombreuses reprises aux portes du presbytère, "comme si on utilisait un marteau de forgeron". Une autre nuit, il entendit comme un essaim d'abeilles envahir les lieux. Une autre nuit encore, le curé demanda à un habitant du village de venir l'aider à chasser les voleurs avec son fusil, mais point de voleur, seulement une grande frayeur pour le chasseur, qui lui fit dire, tout tremblant : « je crois que c'est le diable..." Vianney avait aussi apporté au presbytère une vieille toile de l'Église représentant l'Annonciation. L'image a été accrochée sur un mur de l'escalier, et le diable a ventilé comme de la crasse sur l'image. Une nuit d'hiver, des cris retentirent dans la cour, comme si une armée de cosaques se disputaient. Le curé d'Ars ouvrit la porte, les bruits cessèrent et point de traces de pas dans la neige, "J'ai jugé que c'était le démon", confiera-t-il plus tard, car "j'ai eu peur et le Bon Dieu ne me fait pas peur". Le 23 Février 1857, quelques minutes avant 7h du matin, les gens qui passaient par le presbytère ont vu des flammes qui sortaient de la salle de la Cure. Le curé, en pleine messe, remit la clé de la salle pour aller éteindre l'incendie, et dit calmement : "Ah, ce méchant démon!..."
Comprenant alors que fourche et le fusil étaient bien inutiles, il resta seul et sans arme au combat. Lorsqu'on lui demanda comment il faisait, il répondait : "Je me tourne vers Dieu, je fais le signe de la Croix, et j'adresse quelques paroles de mépris au démon".
Un soir, dit Catherine, pieuse femme chargée du soin de la maison de la Providence à Ars, "Mr. le Curé était venu chez nous voir un malade. A mon retour de l'église, il me dit : « Vous aimez les nouvelles... Eh bien! Je vous en apporte une toute fraîche! Écoutez ce qui m'est arrivé ce matin. J'avais quelque chose sur ma table ; vous savez ce que c'est… » C'était son petit fouet (pour l'auto-flagellation). « Il s'est mis à marcher comme un serpent… Cela m'a un peu effrayé. Vous savez qu'il y a une corde au bout : j'ai pris cette corde ; elle était aussi raide qu'un morceau-de bois : je l'ai remise sur ma table ; elle a re-commencé à marcher jusqu'à trois fois. »
— Vous faisiez peut-être branler votre table ? Objecta une des maîtresses présentes à la conversation.
— Non, reprit M. le Curé, je ne la touchais pas.
Les confrères du Curé d'Ars se montraient, en général, peu disposés à admettre la réalité de ces manifestations diaboliques. Ils leur cherchaient des causes naturelles et physiologiques, et croyaient en trouver dans les jeûnes et les veilles immodérés du saint homme : explication sommaire et commode, mais bien évidemment peu satisfaisante. Il y avait à Saint-Trivier-sur-Moignans un vénérable curé, nommé M. Oranger, qui s'était mis en rapport avec l'abbé Vianney dès les premiers jours de son ministère à Ars. Il avait su l'apprécier et il le voyait souvent. Jaloux de procurer à ses paroissiens le bienfait de la présence d'un prêtre si mortifié et si zélé, il le pria de se joindre aux missionnaires qui donnaient alors les exercices du grand jubilé. Le bon curé d'Ars consentit à tout ce que son voisin voulut. Il resta trois semaines à Saint-Trivier, prêcha de temps en temps et confessa beaucoup. Comme les vexations auxquelles il était en butte de la part du démon faisaient alors grand bruit, ses confrères s'en amusaient et lui disaient sur le ton du badinage : « Allons, allons! Cher Curé, faites comme les autres! Nourrissez-vous mieux : c'est le moyen d'en finir avec toutes ces diableries! »
Un soir, on le prit sur une gamme plus haute, la discussion s'anima du côté des contradicteurs… Bref, il fut convenu que toute cette mystique infernale n'était que rêverie, délire, hallucinations, et le pauvre Curé fut traité littéralement de visionnaire ou de maniaque. Il ne répondit pas un mot à ces funestes diatribes. Il se retira dans sa chambre, insensible à tout, sauf à la joie d'avoir été humilié. Un instant après, ses confrères se souhaitaient une bonne nuit et gagnaient tranquillement leur appartement respectif, avec la conviction qu'ils avaient dit la vérité au Saint Curé d'Ars, quoique, peut-être, d'une manière un peu verte. Mais voilà qu'à minuit ils sont réveillés en sursaut par un horrible fracas : la cure est sens dessus dessous ; les portes battent, les vitres frissonnent, les murs chancellent ; de sinistres craquements font craindre qu'ils ne s'écroulent. En un instant, tout le monde est debout. On se souvient que le Saint Curé d'Ars a dit : « Vous ne serez pas étonnés si, par hasard, vous entendez du bruit cette nuit. » On se précipite dans sa chambre. Il reposait tranquillement...
"Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu afin de pouvoir rester ferme contre les manœuvres du diable. En effet, ce n'est pas contre l'homme que nous avons à lutter, mais contre les puissances, contre les autorités, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal dans les lieux célestes."(Eph. 6,11-12)
Jean Marie Vianney commença à prendre une fourche pour attaquer les démons. Des coups furent portés à de nombreuses reprises aux portes du presbytère, "comme si on utilisait un marteau de forgeron". Une autre nuit, il entendit comme un essaim d'abeilles envahir les lieux. Une autre nuit encore, le curé demanda à un habitant du village de venir l'aider à chasser les voleurs avec son fusil, mais point de voleur, seulement une grande frayeur pour le chasseur, qui lui fit dire, tout tremblant : « je crois que c'est le diable..." Vianney avait aussi apporté au presbytère une vieille toile de l'Église représentant l'Annonciation. L'image a été accrochée sur un mur de l'escalier, et le diable a ventilé comme de la crasse sur l'image. Une nuit d'hiver, des cris retentirent dans la cour, comme si une armée de cosaques se disputaient. Le curé d'Ars ouvrit la porte, les bruits cessèrent et point de traces de pas dans la neige, "J'ai jugé que c'était le démon", confiera-t-il plus tard, car "j'ai eu peur et le Bon Dieu ne me fait pas peur". Le 23 Février 1857, quelques minutes avant 7h du matin, les gens qui passaient par le presbytère ont vu des flammes qui sortaient de la salle de la Cure. Le curé, en pleine messe, remit la clé de la salle pour aller éteindre l'incendie, et dit calmement : "Ah, ce méchant démon!..."

Comprenant alors que fourche et le fusil étaient bien inutiles, il resta seul et sans arme au combat. Lorsqu'on lui demanda comment il faisait, il répondait : "Je me tourne vers Dieu, je fais le signe de la Croix, et j'adresse quelques paroles de mépris au démon".
Il remarqua alors que "le bruit était plus fort et les assauts multipliés". Des cris d'animaux, les grognements d'un ours, les cris d'un chien... Jamais la fureur de l'esprit malin ne se manifestait davantage que la veille des jours où de grands pécheurs allaient venir à Ars, "les gros poissons" comme disait le bon curé. "Le lendemain, je savais que devait venir un grand pécheur. J'avais peur au début, je ne savais pas ce que c'était, mais à présent j'en suis content. C'est bon signe : la pêche du lendemain est toujours excellente ! (...) Le grappin est bien bête : il m'annonce lui même l'arrivée des grands pécheurs... Il est en colère, tant mieux !" Redoublant de tourments, le Malin culbutait les chaises, déplaçait les gros meubles, comme si un troupeau de mouton s'y trouvait, piétinant toute la nuit dans le grenier. il criait "Vianney Vianney, tu n'es pas encore mort, je t'aurai !", en secouant les rideaux. Il sentit une main à plusieurs reprises toucher son visage, ou des souris courir sur tout son corps. Les "farces de l'enfer" épuisaient le pauvre curé, mais elles ne l'abattirent jamais. Et lorsqu'il arrivait à l'église le matin, il disait "le grappin m'en a tant fait cette nuit que je n'ai rien dormi".
De nombreuses personnes furent témoins de ces manifestations du grappin et en furent effrayées. Ainsi, lorsque le feu prit dans sa chambre et brûla son lit, Jean-Marie Vianney dit : "Ce vilain grappin ! Il n 'a pu prendre l'oiseau, il a brûlé la cage !" Un autre jour, un grand vacarme qui vint de la chambre alerta des invités dormant au presbytère. Ils se précipitèrent pour chercher le curé et le découvrirent couché dans son lit : d'invisibles mains l'avaient transporté au milieu de la pièce. "C'est le grappin qui a fait tout ce vacarme et m'a traîné jusque là. Ce n'est rien, je regrette de ne pas vous avoir prévenu, mais c'est bon signe ! Il y aura demain un gros poisson !" Ce qui ne manqua pas d'arriver en la personne d'un gentilhomme, qui avait négligé ses devoirs religieux depuis fort longtemps. Une autre nuit encore, sans que le loquet de la porte ait bougé, le Curé d'Ars remarqua qu'il avait près de lui le démon. "Je ne lui ai pas demandé de venir, dit Vianney, agacé et facétieux, mais il est entré quand même (...) Parfois, il m'attrapait par les pieds et me trainait dans la salle."
Un jour de 1838, Dionigi Chaland, Bouligneux, un jeune étudiant en philosophie, rentre dans la chambre du Curé d'Ars. Selon son témoignage, un bouleversement général a secoué la salle et il eut très peur. Le curé l'a tenu par le bras et lui a dit : "Il n'y a rien, c'est juste le diable!". Et de rajouter : "Le Bon Dieu est bien meilleure que le diable n'est méchant. C'est lui qui me parle. Ce que Dieu garde est bien gardé. (...) Le démon est bien méchant, mais il est bien bête ! Il est en colère, c'est bon signe. Oh ! Je m'y habitue. Il ne peut rien sans la permission de Dieu. Je sais que c'est le grappin, ça me suffit. Depuis que nous avons affaire ensemble, nous sommes quasi-camarades." À un pénitent dont il juge la conversion mal assurée, il dit : "Ah mon petit ! Le diable ne paraît pas à tout le monde de la même manière. À moi, il apparaît toujours vilain, en ce moment même ! Et à vous il apparaît toujours joli..." Le ton joyeux de Jean-Marie nous montre clairement qu'il n'accordait jamais d'importance à ces manifestations de l'esprit du mal : "J'étais tourmenté pendant le jour par les hommes, pendant la nuit par le démon, et j'éprouvais une grande paix." (Jean-Marie Vianney, Marc Joulin, éditions Artège Poche, p. 103 et s.) Tel est l'exemple à suivre.
Finalement, le mal ne revint jamais. Le Dr Saunier, qui fut le médecin du curé d'Ars, attesta de son parfait équilibre psychologique, ainsi que de la sûreté de son jugement. N'ayant pu décourager cette âme héroïque, l'esprit du Mal se découragea le premier, car Dieu voulut qu'une existence si belle, si pure s'achevât dans une paix profonde. Le curé d'Ars avait infligé à Satan une cruelle défaite et finit ses jours en paix.
Mais pourquoi donc, pour finir, appeler le diable "le Grappin" ? Jean Marie Vianney, en bon fils de paysan élevé à Dardilly, connaissait les instruments aratoires, en particulier le grappin, sorte de fourche à manche court avec deux dents utilisée pour arracher les pommes de terre. Le curé d'Ars dit un jour à ses paroissiens : "Vous vous servez du grappin pour arracher vos pommes de terre du milieu qui leur a permis de se développer. Eh bien de même, le démon essaye de vous arracher du milieu divin hors duquel vous ne pouvez survivre, ni porter du fruit." La comparaison marqua l'esprit des gens et le curé utilisa ce terme pour parler du démon.