Enquête sur l'apparition mariale de Nsimalen
Le mardi 13 mai 1986, vers 13h25, la Vierge Marie apparait entourée d'êtres ailés, à des enfants qui jouaient dans la cour de l'Église à côté de l'école catholique de Nsimalen qui jouxte la paroisse (tenue par la congrégation des Filles de Marie). Elle avait l'aspect d'une "belle dame blanche lumineuse et fine, de taille normale, revêtue d'une robe beige éclatant, serrée à la taille par un large cordon bleu, les mains jointes sur sa poitrine en signe de prière profonde, un chapelet blanc à son avant-bras gauche, et les cheveux couverts d'un voile blanc" (Cameroun Web).


Clémentine (12 ans), Adèle (12 ans), Marie-Pascaline (12 ans), Jean-Marie (13 ans), Godefroy (14 ans), Zacharie (17 ans) et Jacqueline Atangana (6 ans), sourde-muette de naissance, voient cette "dame toute belle" dans le ciel. Les fillettes prennent peur à cause des rumeurs persistantes au sujet d'une fée maléfique qui sillonnerait le village. Elles sont rejointes par les autres enfants qui se mettent à jeter des cailloux à l'apparition. Aussitôt, dans un tourbillon, "Maria" et sa légion céleste reculent vers un baobab situé aux alentours, et puis, après quelques instants, elle réapparaît dans la forêt marécageuse, entre deux branches d'un arbre géant appelé Akondog, en langue Beti, sur le site actuel du sanctuaire marial (au niveau du dôme du chapiteau).




Elle y demeure 9 jours consécutifs et donne des messages de paix. Elle choisit de se rendre présente en se faisant éducatrice au travers de messagères. C'est le plus souvent, durant la récitation du chapelet, que des jeunes filles tombent en extase et transmettent ces messages. Ainsi, "Je suis Notre Dame de la Paix", de la même manière que la Vierge Marie s'était présentée à Fatima en 1917. Voir quelques messages de l'apparition à Nsimalen
À cet endroit, à partir du troisième jour, la terre se met à briller : feuilles mortes, branches ou racines se revêtent d'une lumière comparable au scintillement des étoiles. Le 16 mai 1986, toute la forêt environnante s'illumine. Le 19 mai 1986, vers 16h, un "miracle solaire", une danse du soleil ressemblant à celui de Fatima, se produit sur le lieu des apparitions. Un groupe de personnes voit alors la silhouette Vierge illuminée pendant 10 mn. Le surlendemain, un nouveau phénomène solaire précède une apparition alléguée par plusieurs témoins. Les "apparitions" durent jusqu'au 22 mai. Des milliers de personnes se rendent sur les lieux, et des guérisons surviennent également : Jacqueline Atangana, sourde-muette de six ans qui parle pour la première fois pour désigner l'apparition : « Maria ! » à trois reprises, ou Pierre Zagna Nvondo, catéchiste aveugle de quarante et un ans, qui recouvre la vue, parmi d'autres. Voir quelques témoignages recensés


Seule une certaine Véronique continue à voir et à recevoir des messages ou des prières, centrés sur la paix et la conversion.
C'est alors que Hyacinthe Edzoa, un jeune collégien de Yaounde photographe amateur, qui filme ce soleil, implore la Vierge d'obtenir un souvenir d'elle, et a l'insigne grâce d'obtenir une photo de l'apparition. Une preuve matérielle de premier plan, à la toute dernière prise de sa pellicule, avant que son appareil ne s'endommage mystérieusement et définitivement. Voici la photo :



Pour l'abbé Evouna, ayant vécu cet évènement, "nous ne pouvons pas douter de ce que nous avons vu ici, depuis que la fillette sourde-muette, Jacqueline Ndoumou Atangana, a parlé pour la première fois de sa vie, s'écriant «Maria! Maria! Maria!, révélant par-là l'identité de l'apparition". Le désormais ex-recteur de ce sanctuaire indique que l'Église de Yaoundé continue à prier et à travailler en synergie, de manière synodale, à tous les niveaux de la société et de l'Église, en vue de la reconnaissance de ce qui s'est passé à Nsimalen. «La reconnaissance d'une apparition est toujours un chemin non seulement de sanctification mais aussi de synodalité et de participation», déclare-t-il, tout en restant confiant d'un accomplissement futur du travail déjà en cours.
1998 : le lieu est devenu un lieu de culte public
Mgr Zoa, évêque de Yaoundé jusqu'en 1998, s'en tient aux conseils de prudence et de discrétion. Mgr Tonyé Bakot, deuxième successeur de Mgr Zoa et promu archevêque de la capitale le 18 octobre 2003, a publié dès le 30 mai 2004 un décret pour l'érection du culte marial dans la grotte de Nsimalen, située 15 km au sud de Yaoundé. Le « nouveau lieu de culte public » est « dédié à Notre- Dame » (canon 1230). Il ne s'est pas prononcé sur le fond. Il canalise le culte populaire du fait des bons fruits qu'il a reconnus à Nsimalen.
Il a formé une « commission d'enquête interdisciplinaire » pour discerner plus avant « le phénomène de Nsimalen ». Cette commission est composée de sept membres : deux médecins, un sociologue, un psychologue, deux prêtres dont l'abbé Achille Baila Ky, ancien vicaire général. La commission, mise en place le 14 juillet 2004, a pour mission d'établir l'histoire des événements, d'observer la situation actuelle, de recueillir les témoignages et de discerner la conformité et la valeur des phénomènes, en les comparant à des faits analogues accueillis ou reconnus par l'Eglise.
2006 : l'archevêque de Douala prend la parole
Dans son homélie du 1er janvier 2006, l'archevêque de Douala dit sur le lieu même de l'apparition :
« Chers fidèles du Christ, bien-aimés de Dieu, la mémoire collective retient que le 13 mai 1986 s'est déroulé sur ces lieux un événement qui a bouleversé depuis lors la vie spirituelle de nombreuses personnes. Cet événement est qualifié aujourd'hui, en attendant d'y voir clair, sous le vocable de phénomène de Nsimalen. Au cours de ce phénomène Nsimalen, se trouve le visage spirituel de Marie de Nazareth la mère de notre Seigneur et Sauveur, Jésus Christ [...].
Nous sommes encore en marche pour qu'éclate au grand jour la vérité sur le phénomène de Nsimalen ; et cela prendra du temps. A Lourdes, cela avait pris du temps ; à Fatima, cela a pris du temps ; à Medjugorje en ex-Yougoslavie et à Kibého au Rwanda, cela a demandé beaucoup de temps, de courage et de persévérance. Pour Nsimalen, nul ne possède la vérité si ce n'est Dieu. Mais les nombreux témoignages reçus, oraux et écrits, nous indiquent clairement que nous sommes sur la bonne voie.
Pour cultiver la grâce et les fruits manifestés à Nsimalen, l'archevêque, selon les normes du Cardinal Seper, assume le culte spontané des fidèles sous la direction des deux prêtres désignés qui ont édité un large programme pastoral : chemin de croix le vendredi, adoration du Saint sacrement, confessions et direction spirituel. [...]
Si donc si Nsimalen et ses pèlerins que vous êtes est de Dieu, Nsimalen vivra, mais si Nsimalen est des hommes, Nsimalen se convertira, mais Nsimalen ne disparaîtra jamais, j'en ai la conviction. Continuons à prier, le ciel nous dira ce qui s'est passé [...]. »
La prise en charge de Nsimalen par l'évêque est exemplaire, car elle était difficile à bien des titres et elle mérite d'être signalée.
1. Deux prédécesseurs avaient pris des positions négatives, malgré la ferveur et les fruits du pèlerinage spontané. Le virage n'était donc pas si facile à prendre dans une aussi juste continuité.
2. La commission faisait problème. Avant les décisions publiées en 2006, l'évêque a réformé ou refondu la commission : sept membres n'en font plus partie et la présidence a été transférée au Recteur du sanctuaire qui cumule ainsi la responsabilité pastorale et la préparation du jugement.
14 avril 2016 : la silhouette de la Vierge Marie réapparait et est filmée en public :

13 mai 2016 : l'Église Catholique parle désormais d'une «Apparition présumée»
L'Archevêque métropolitain de Yaoundé, a célébré vendredi 13 mai 2016, une messe pontificale à Nsimalen, dans le cadre du 30e anniversaire du Phénomène de l'apparition de la vierge Marie, mère de Jésus, à Nsilamen. À cette occasion, Mgr Jean Mbarga a indiqué que, désormais, l'on ne parlera plus de «Phénomène de Nsimalen». «À partir d'aujourd'hui nous parlons d'apparition présumée de Nsimalen. Cela veut dire que la crédibilité du phénomène a augmenté par ces nombres d'années de fidélité que les chrétiens ont pu manifester en ce lieu. Beaucoup de conditions sont déjà remplies. Il convient donc d'appeler ça par le nom officiel que Rome reconnait. À savoir: Apparition présumée», a déclaré le prélat au micro de la CRTV, la radio nationale.

Quelques témoignages de pèlerins
Nfegue Pascal, un employé de l'Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen et président des fidèles du Sanctuaire depuis janvier 2023, a témoigné d'une guérison qui lui est arrivée. En 2008 rapporte-t-il, il était très malade et découragé après la mort d'un collègue de service. À l'hôpital, les médecins ne trouvaient pas la cause de sa maladie. Un collègue lui a suggéré de se rendre au Sanctuaire de Nsimalen. C'est ainsi qu'il arrive dans un monde peu habituel et inconnu pour lui. Il a participé à la prière, au chemin de croix et à sa première célébration eucharistique. «Grâce à l'accompagnement spirituel par le recteur du sanctuaire, les prières, les chemins de croix, le rosaire, les bains à la piscine, j'ai totalement trouvé la guérison», déclare-t-il. Nguefe Pascal souligne qu'il est désormais un habitué de ce lieu et qu'il vit au quotidien la véracité des messages de la Vierge. Il témoigne aussi avoir vu «des mourants recouvrer la santé» à Nsimalen.
Stéphanie Meyongo, une femme qui fréquente ce lieu de prière depuis 2020, allait auparavant puiser l'eau de la source en ce lieu. Un jour, elle était habitée par un sentiment de culpabilité, une voix intérieure qui lui disait: «Tu viens ici prendre de l'eau et le plus important qui est la messe, tu passes?». Elle a alors commencé à participer à la messe. «J'avais beaucoup de problèmes que je suis venue soumettre à Marie. Certains, très difficiles, ont été résolus, et d'autres, pas. Mais tout est grâce», raconte-t-elle. Stéphanie Meyongo déclare: «la Vierge Marie m'a obtenu beaucoup de grâces et je lui ai promis en retour d'être fidèle à son sanctuaire». Comme beaucoup d'autres fidèles et pèlerins, elle espère voir l'authentification de cette apparition.














