Les femmes incontournables de la Bible

09/02/2025

Les femmes dans la Bible. De Ève à Marie, en passant par Déborah, Esther, et Ruth, chaque femme a montré une foi profonde, une courage incroyable et un amour inébranlable pour Dieu. Découvrez les 17 grandes femmes de la Bible que chaque chrétien doit connaître. Ces femmes ont joué des rôles essentiels dans l'histoire de la foi chrétienne et ont laissé un héritage spirituel durable.

La Bible est peuplée de nombreux personnages, en grande majorité, des Hommes. Pourtant dans cette société patriarcale, des figures féminines se détachent et font office de véritables symboles. Déterminées à sauver leur peuple et leur foi, elles sont capables de tout et font tantôt preuve d'un esprit maternel, généreux ou guerrier. Focus sur cinq femmes inspirantes de la Bible, avec Nicole Vray, auteure de « Grandes femmes de l'Ancien Testament – L'appel et la foi » (ed. Desclée De Brouwer). 

1/ Eve : un personnage incontournable victime des mauvaises traductions

Créée à partir de l'homme pour être son aide, la mère de tous les vivants, elle est placée avec Adam dans un jardin merveilleux. Le diable se présente à elle sous la forme d'un serpent. Le doute mêlé de désir la poursuit jusqu'à ce qu'elle cueille et mange le fruit défendu, le partage avec son mari. La peur s'empare d'eux, ils se cachent parmi les arbres du jardin. Mais Dieu les appelle et interroge Adam. Puis il les revêt d'habits de peaux et les chasse du paradis. La terre est désormais difficile à cultiver. Leur fils aîné deviendra l'assassin de son frère. Eve est le cadeau que Dieu fait à Adam pour la vie. Elle est belle, à l'image de Dieu : une image que seule une femme peut exprimer, qui nous révèle quelque chose concernant Dieu. Eve cesse de regarder à Dieu pour connaître la vérité, à son mari pour obtenir conseil, au bon fruit qu'elle a le droit de prendre. Elle écoute l'ennemi et commence à douter de Dieu : les conséquences vont peser lourdement sur sa vie. Elle est tentée, humiliée, mais rachetée par Dieu.

Ses erreurs à éviter : dialoguer avec un étranger séduisant, discuter sur ce que Dieu a dit ou pas, y ajouter même, au lieu de dire simplement non ; regarder l'apparence des belles choses, au lieu de fixer ses yeux sur Dieu ; la gourmandise, l'ambition (« je peux faire moi-même, je sais mieux ») ; encourager les autres à pécher avec soi ; cacher sa désobéissance ; s'accuser l'un l'autre au lieu d'identifier nos torts (« si je suis comme ça, c'est de la faute de quelqu'un d'autre… ») ; justifier son péché, trouver des prétextes pour légitimer nos fautes. Dieu montre sa grâce et sa pitié alors qu'il prononce un jugement : il promet à Eve que sa descendance sera victorieuse de l'ennemi qui l'a séduite et vaincue. Première femme au contact de la mort, de la souffrance. Elle nous enseigne à ne pas quitter des vies merveilleuses à cause de nos appétits insensés et charnels (on dit encore : « elle avait tout pour être heureuse, mais elle a ruiné sa vie….. »). Le péché n'est pas toujours quelque chose de noir et repoussant. C'est parfois une envie forte, irrésistible : une jeune fille qui voit ses camarades enlacés à la sortie du collège, qui entend sa copine parler de ses amours.

2/ Sarah : espoir pour la démographie

Avançons dans le temps, jusqu'au récit de Sarah, Abraham et Agar, car il est davantage question d'un trio que d'un couple dans cette histoire. En effet, alors que Sarah est âgée et ne peut pas avoir d'enfants, elle prête sa servante Agar à Abraham, comme il était de coutume à l'époque. Un enfant naîtra : Ismaël. Au même moment, par intervention divine, Abraham et Sarah vont tout de même pouvoir avoir un enfant qui s'appellera Isaac. En mettant au monde Isaac alors qu'elle ne le pouvait plus, Sarah est un symbole fort pour la démographie. En ces temps où la mortalité était énorme, en raison des famines, des épidémies, des guerres, ou des femmes mortes en couches, la démographie est très importante pour faire perdurer un peuple. « le nombre, c'est la force du groupe à l'époque, il faut qu'il y ait du monde et Sarah porte ça », conclut la membre de l'académie des sciences, arts et belles lettres de Caen.

3/ Agar : sans ressources, sinon Dieu

Une esclave égyptienne donnée à Sara quand elle est dans la maison du pharaon. Quand Abraham et Sara quittent l'Égypte, elle doit les suivre dans un pays étranger, obéir à Sara sa maîtresse. Lorsque Sara doute de la promesse de Dieu, elle choisit Agar comme mère porteuse : elle devient concubine d'Abraham. Dès qu'Agar est enceinte, elle se met à mépriser sa maîtresse. Sara la maltraite jusqu'à ce qu'elle s'enfuie dans le désert. Dieu vient à sa rencontre et lui demande ce qu'elle fait. Agar lui répond et Dieu lui fait une promesse. Saisie par cette voix, elle écoute et fait demi-tour. Elle donne naissance à Ismaël : nom choisi par Dieu lui-même, non par Abraham. Seize ans plus tard, Sara donne naissance à Isaac. Lorsqu'il est sevré, Abraham organise une grande fête. Mais la présence d'Agar et son fils devient insupportable à Sara. A sa demande, Abraham chasse la servante et son fils. Mais Dieu entend les pleurs d'Ismaël déshydraté et lit la détresse d'Agar. Il lui montre un puits et continuera de prendre soin d'Ismaël qui sera l'ancêtre d'un grand peuple.

Étrangère et esclave, elle n'a pas droit à la parole, on ne lui demande pas son avis ; elle n'a que des devoirs. Lorsqu'elle porte l'enfant de son maître, elle se sent importante et en devient arrogante. Face aux mauvais traitements infligés par Sara, un désert aride rempli de dangers lui paraît préférable : sa fugue montre son désespoir. Elle fait alors une rencontre extraordinaire et obéit à ce Dieu qu'elle ne connaît même pas : pas facile de retourner chez Sara, de s'humilier devant elle. Une histoire qui pourrait se passer aujourd'hui, au milieu de l'injustice sociale : une jeune femme manipulée, agressée, délaissée avec son enfant, sans ressources. Une femme accablée dont Dieu s'occupe. Une famille monoparentale, sans abri. Telles des milliers de femmes aujourd'hui qui voient mourir leurs enfants. Un enfant qui vit la violence, l'agressivité, l'hostilité puis la soif. Mais un cri que Dieu entend ! L'aide d'un Dieu qui est près, sa protection, l'assurance de son amour. Quand on a un face à face avec Dieu, on prend conscience qu'on est important pour lui : Dieu veille sur toutes les "Agar" de notre temps : "J'aurai le regard sur toi." Psaume 32.8

4/ Rébecca : aimée de son mari, disposée à servir

Choisie par Dieu pour être la femme d'Isaac, Rebecca est la réponse à la prière du serviteur d'Abraham : celle qui offre d'abreuver ses chameaux. Une parole : « J'irai » change le cours de sa vie. Rebecca représente l'amour, la consolation et la promesse d'un grand avenir. Vingt ans d'attente et de prières avant la naissance de deux jumeaux, Esaü et Jacob, qui se mesurent déjà l'un à l'autre avant leur naissance puis apportent de la division dans la famille : Isaac préfère Esaü, le chasseur, tandis que Rebecca se sent proche de Jacob, plus tranquille. Rebecca abuse de pouvoir sur Jacob devenu grand : "Fais ce que je te commande." Genèse 27.8 Elle le persuade de voler la bénédiction paternelle et organise tout un scénario pour "aider" Dieu à réaliser ses plans. Jacob va être obligé de fuir la colère de son frère Esaü et sa mère ne le reverra plus.

Vive, sociable, habituée à tirer l'eau du puits, elle ne recule pas devant l'effort. Un sens du service qui se remarque et fait la différence. Son coeur généreux lui ouvre les écluses des cieux. En offrant spontanément d'abreuver les chameaux, elle entre tout à coup dans sa destinée. Déterminée, elle veut partir tout de suite à la rencontre d'Isaac. Future mère, elle s'interroge et va parler à Dieu. Une mère autoritaire, ingénieuse pour inventer des scénarios et favoriser l'un de ses fils. Une femme de caractère qui compense sans doute la faiblesse de personnalité de son mari. Disposée à servir sans mesurer l'effet de ses actes, Rebecca offre simplement son aide à un étranger âgé qui en a besoin. Elle n'est pas sélective et ne se dit pas : "Abreuver des chameaux n'est pas digne de mon talent. Elle connaît bien ses parents et leur hospitalité : « Chez nous, il y a beaucoup de paille et d'herbe sèche. Il y a aussi de la place pour vous loger. » Un simple mot change sa vie de jeune fille, tels que quelques "oui" ou "non" dans la vie d'une adolescente aujourd'hui. On peut aimer beaucoup, mais pas forcément bien, en voulant posséder, en usant d'autorité. Au lieu de faire confiance à Dieu, Rebecca organise l'avenir. La préférence de chacun des parents entraîne la rivalité entre les enfants. Il n'y a pas de paix dans la suite de ce récit.

5/ Myriam : la femme qui entraîne les autres

Elle surveille de loin le berceau dans lequel Moïse a été déposé sur le Nil. Lorsque la fille du Pharaon recueille Moïse, sa sœur lui propose une nourrice et le confie à sa mère biologique. Sœur aînée d'Aaron et de Moïse, elle veille sur celui-ci et propose à la princesse sa maman comme nourrice pour le bébé. Après la traversée de la mer Rouge, elle prend un tambourin et entraîne les femmes dans une danse de louange. Avec Aaron elle s'oppose au choix d'épouse de Moïse, conteste la position de responsabilité de Moïse. Frappée de lèpre, elle est exclue du camp pendant 7 jours et guérie miraculeusement. Reconnue et nommée prophétesse dans le livre de l'Exode. Le prophète Michée la cite comme conductrice du peuple de Dieu avec Moïse et Aaron. On retiendra une fillette de 10 ans déterminée, ingénieuse, qui s'avance hardiment pour proposer une nourrice. Une femme qui a de l'initiative, qui rassemble, enthousiasme les autres par son exemple.

Puis, dans le livre des Nombres, Myriam se joint à Aaron dans une rébellion contre Moïse. Elle est alors atteinte de la lèpre. Moïse, par son intercession auprès de Dieu, peut la sauver, elle reste néanmoins sept jours, le temps de la purification, hors du camp. Le peuple attend sa guérison avant de repartir6. Elle meurt en arrivant à Qadesh et y est enterrée7. Le prophète Michée la considère comme un guide pour le peuple, avec Moïse et Aaron8. Au chapitre 12 du livre des Nombres, Myriam remet en cause l'autorité religieuse de Moïse et le critique à cause de sa femme koushite. La sanction divine qu'elle subit au travers de la lèpre confirme le statut unique de Moïse par rapport à Myriam et Aaron, sans pour autant refuser leurs positions de médiateur entre Dieu et le peuple.


6/ Debora : l'unique femme juge aux prophéties sanguinolentes avec Yaël

C'est une exception pour l'époque. Debora est la seule femme juge citée dans l'Ancien Testament. A l'époque, le rôle du juge n'est pas tout à fait le même qu'aujourd'hui, il consiste à gouverner, contrôler. Si son nom est peu connue, elle a pourtant un rôle important dans la guerre. « Débora prophétise la victoire de son peuple sur les ennemis de Dieu, les Cananéens » qui sont à l'époque polythéistes alors que les Hébreux eux, commencent à croire à en un Dieu unique. Et dans sa prédiction, ce n'est pas un homme mais une femme qui est décrite comme victorieuse de l'ennemi. Cette femme, c'est Yaël. 

Yaël et son mari Héber sont Qéniens, membres d'une tribu nomade. Lors du combat de Barak contre les Cananéens, Sisera, leur commandant en chef s'enfuit et cherche un refuge. Héber étant absent, Yaël l'invite à se cacher dans sa tente et le dissimule sous une couverture. Comme il demande de l'eau à boire, Yaël lui donne du lait. La boisson a un effet soporifique et Sisera s'endort profondément. Yaël s'empare alors d'un pieu de la tente et lui enfonce dans la tête à l'aide d'un marteau. Quand Barak, qui poursuit Sisera, arrive à son tour, Yaël lui montre l'homme qu'il cherche, étendu mort. Une femme habile, audacieuse, qui n'a pas peur de s'approcher au plus près de son adversaire ; à qui revient le mérite d'avoir tué Sisera, ennemi du peuple de Dieu. Sa ruse, la brutalité de son acte, sa cruauté nous choquent, nous qui sommes d'une autre culture. Mais le chapitre se termine ainsi : "Le pays fut tranquille pendant 40 ans." Yaël est louée par Débora et Barak. Juges 5.25-31 (Voir aussi "Beaucoup d'autres femmes (1) : La mère de Sisera".

Un récit sanglant qui montre l'importance qu'on eu les deux femmes pour sauver le peuple hébreu, grâce à notre Dieu libérateur.

7/ Ruth : la générosité et l'altruisme d'une réfugiée

Après un temps d'exil, Naomi décide de rentrer chez elle à Bethléem, en Juda. L'exil a été pour elle une terre de deuil : elle y a perdu son mari et ses deux fils. Avant de partir elle rend la liberté à ses deux belles-filles afin qu'elles puissent refaire leur vie : Orpa s'en va mais Ruth refuse d'abandonner sa belle-mère et désire l'accompagner. Après 50 km de marche, Naomi et Ruth entrent dans Bethléem. C'est le temps de la récolte de l'orge. Plus d'homme dans la famille pour assurer leur subsistance et leur protection. Les deux femmes s'organisent pour survivre. Naomi se souvient des lois concernant l'étranger ou la veuve : trop âgée pour travailler aux champs, elle envoie Ruth ramasser les épis derrière ceux qui récoltent l'orge. Se joignant aux pauvres pour assurer son pain quotidien et celui de Naomi, elle va glaner...dans le champ de Booz : un "hasard" du Dieu tout-puissant. Booz use de bonté à son égard, l'encourage à prendre place parmi ses servantes. Il la prend Ruth sous sa protection : elle devient sa femme et leur enfant sera le grand-père du roi David. Ainsi Ruth va transmettre la bénédiction d'une génération à l'autre.

Ruth s'attache à sa belle-mère Naomi : elle renonce à sa famille, à son identité nationale et à ses dieux pour rester avec elle. Jeune veuve, étrangère immigrée sans protection, elle va de l'avant sans connaître ce qui l'attend. Elle fait le choix du Dieu de Naomi et l'exprime dans cette profession de foi : « Ton Dieu sera mon Dieu». Elle sait prendre des risques, sa situation en arrivant dans le pays n'est pas confortable : une réfugiée qui mange le pain des habitants. Booz va lui redonner sa dignité. Ruth et Naomi retrouvent l'abondance et le bonheur. Ruth devient une richesse pour la vie de Naomi. C'est le grand projet de Dieu en toile de fond dans tout ce livre. Décidée, elle veut à tout prix venir avec Naomi. Dévouée à sa belle-mère, elle sait écouter ses conseils. Communicative, elle adresse la parole au chef des moissonneurs. Quand Booz l'interroge, celui-ci témoigne que Ruth est une femme travailleuse, courageuse. Digne de confiance, son caractère et ses talents sont appréciés de Booz. Sa bonté envers Naomi (3.10 et 4.15) est remarquée. Elle est reconnaissante et le dit (2.13) : « tu m'encourages en me parlant avec bonté ». Elle persévère dans sa fidélité envers Naomi et manifeste une grande ouverture d'esprit, des capacités pour s'adapter à son nouveau pays.

Son exemple : être convaincue que nous pouvons nous confier en Dieu, lui remettre notre vie dans tous ses détails. Attendre en paix ses réponses, tout en étant active. Le travail bien fait, l'attention portée aux autres finissent toujours par être reconnus et appréciés par notre entourage. Dieu transforme une crise en une nouvelle possibilité. Une belle relation entre deux femmes originaires de deux pays qui font alliance pour survivre : une solidarité intergénérationnelle qui permet qu'une réparation des blessures du deuil et de l'exil puisse s'opérer. Ensemble elles ont cherché des solutions à leur situation de détresse pour que la vie puisse continuer.

8/ Esther : la reine courageuse

Le livre d'Esther raconte une libération qui ne s'est pas réalisée à coups de miracles comme au temps de l'Exode, mais par le courage d'une femme, prête à sacrifier sa vie pour sauver son peuple. Jeune fille juive orpheline, élevée par son oncle Mardochée en territoire perse. Après la répudiation de la reine Vasthi, la recherche d'une nouvelle reine commence. Esther fait partie des candidates recherchées et suit tout un programme de soins pendant une année. Séduit par sa beauté, le roi Assuérus la choisit pour épouse. Sur les conseils de son oncle, Esther ne dévoile pas son origine. Lorsque Haman, le conseiller du roi, exige qu'on se prosterne devant lui, Mardochée refuse. La colère d'Haman contre un seul homme s'étend contre tout un peuple. Il convainc le roi d'exterminer tous les Juifs du royaume : le temps d'Esther est venu.

Dieu l'a extraite de l'obscurité pour l'élever à une haute dignité. Il lui a donné la faveur de tous ceux qu'elle rencontrait, y compris celle du roi. Pleine de sagesse et d'humilité, elle écoute les conseils de Mardochée. Elle commence par refuser de parler au roi ; puis elle trouve le courage de risquer sa vie pour sauver son peuple. Intelligente et astucieuse dans sa manière d'organiser un banquet. Une grande héroïne en période d'oppression, confrontée à une mission dangereuse à un moment précis de l'histoire. Elevée à la position de reine d'un immense empire, elle met sa beauté, sa situation sociale et sa sagesse au service de Dieu et gagne la confiance du souverain. Elle exerce une influence face à un souverain puissant. Elle ne se venge pas elle-même de son ennemi mais s'en remet à Dieu : consciente d'avoir la faveur de Dieu, elle avance avec une pleine assurance en lui et obtient la justice et la victoire.

9/ Anne : mère de Samuel qui refuse de se venger

Mariée à Elkana, Anne souffre de ne pas avoir d'enfant. Peninna, l'autre femme d'Elkana, ne cesse lui faire sentir sa supériorité du fait de ses maternités. Anne garde le silence mais son humiliation est profonde. Son désespoir l'empêche de manger, elle pleure. Même l'estime et l'amour de son mari ne peuvent la consoler. Elle rencontre l'incompréhension du prophète Eli. C'est auprès de Dieu qu'elle trouve du réconfort : après lui avoir confié sa peine, son visage est plus lumineux, son cœur est paisible. Dieu répond et lui donne un petit garçon qu'elle appelle Samuel, « demandé à Dieu ». Cette réponse fait partie d'un grand projet de Dieu : cet enfant sera une source de bénédictions pour tout un peuple.

Un manque de reconnaissance, un sentiment de rejet et de honte. Elle refuse de se venger et connaît le seul qui peut entendre sa plainte : Dieu. Alors elle préfère se confier en lui. Elle composera un merveilleux cantique dans lequel elle chante sa joie, sa confiance en la force et la justice de Dieu. Beaucoup de force dans sa prière : elle promet de donner si elle reçoit. Elle éprouve une certitude, une libération. Elle réalise que Dieu est le seul à pouvoir répondre à toutes ses questions, le place comme but de sa vie et de celle de son enfant. Lorsqu'elle est reconnue dans sa maternité, elle peut offrir son garçon comme elle l'a promis. Elle a reçu et elle va donner, elle entre dans la logique de la grâce et sera abondamment bénie : elle aura la joie d'être une mère ordinaire, avec 3 autres fils et 2 filles. Ses prières ont un impact sur la vie de Samuel qui sert fidèlement Dieu au milieu du désordre dans la vie du temple. Son exemple est celui d'une femme qui se présente devant Dieu telle qu'elle est, disponible et généreuse. Le fait d'avoir pu poser sa prière devant Dieu et d'avoir reçu la bénédiction d'Eli a changé le regard qu'elle portait sur sa situation. Une mère qui prête son enfant à Dieu, accepte de le voir grandir en lui faisant un nouveau vêtement chaque année.

10/Abigail : femme de David

Abigail est la femme de Nabal, un riche marchand. Elle devint l'épouse de David après la mort de Nabal et a su calmer sa colère, par sagesse et humilité, alors qu'il allait attaquer sa maison.. Elle fut la mère d'un des fils de David. Le premier livre de Samuel décrit Abigaïl comme « intelligente et belle ». Le Talmud amplifie cette image en la mentionnant comme étant une des « quatre femmes au monde supérieures en beauté ». En ce qui concerne ses qualités morales, le théologien Abraham Kuyper, qualifie Abigaïl d'un « caractère très attrayant et possédant une foi inébranlable ». Sa foi en Dieu l'a conduite à rechercher la réconciliation avec David, au-dessus de son propre orgueil ou de son propre intérêt.Même si Abigail vivait avec un mari méchant, Dieu ne l'a pas abandonnée et l'a placée épouse de David, sans vengeance aucune. Elle a contribué à la lignée qui a contribué au Sauveur.

11/Bethsabée (Bath Chéba) : 

Le roi David a envoyé ses soldats à la guerre. Tous risquent leur vie pour leur nation. Lui reste en sécurité à Jérusalem. Il fait la sieste, puis se promène sur le toit en terrasse de son palais. C'est alors qu'il aperçoit une très belle femme qui se baigne (purification rituelle Lévitique 15.19-28). Il l'envoie chercher et couche avec elle. Apprenant qu'elle est enceinte, David essaie de couvrir son péché : il fait revenir Urie, son mari, de la guerre et l'incite à rentrer auprès de sa femme ; puis l'invite et le fait boire jusqu'à le rendre ivre, espérant qu'il coucherait avec sa femme déjà enceinte. Urie se montre fidèle à la loi et au peuple d'Israël. Alors David ordonne à Joab son chef de l'armée de placer Urie en première ligne du combat afin qu'il meure. Bath Chéba pleure son mari puis David la prend pour femme. Leur enfant naît, on ne connaît pas son prénom. Dieu envoie Nathan le prophète pour parler sévèrement à David. Le bébé meurt. Plus tard, Bath Chéba donne naissance à Salomon qui assure la descendance jusqu'au Messie.

Une réputation de séductrice ? Pourtant la parabole du prophète Nathan la dépeint comme une petite brebis sans tache, innocente victime : elle n'est pour rien dans cette affaire, sa beauté l'assujettit au désir d'un roi. David la voit d'en haut, depuis le toit : ce n'est pas évident qu'elle se sente observée. Elle n'est pas en train de faire de l'exhibitionnisme mais de se purifier suivant les commandements de la loi lévitique, même en tant qu'étrangère ! Une femme abusée, muette et triste de perdre son bébé mais qui a trouvé le courage de surmonter la tragédie. Souvent nommée "la femme d'Urie" et non par son prénom : elle est dépendante, fait partie de ses biens. Dieu fait d'elle une reine puissante, et la mère de Salomon. Il la rend digne de figurer dans la généalogie de son propre Fils. Son histoire retrace le cheminement d'une femme touchée par la grâce illimitée de Dieu. Elle ne dit pas un mot dans les pages de la bible : mais entre les lignes chaque femme encore aujourd'hui peut lire ses sentiments. Aucune situation ne peut être rachetée par Dieu.


12/Reine de Saba : héroïne mystérieuse

Si les quatre femmes dont nous avons parlé juste avant ont toutes fait l'objet d'œuvres d'art, la Reine de Saba est sans doute celle qui a le plus fait marcher l'imaginaire dans la peinture, la musique ou encore au cinéma. Une notoriété d'autant plus étonnante qu'on ne connait presque rien d'elle. On ignore même si elle est jeune ou vieille car à peine une dizaine de lignes la mentionnent dans l'Ancien Testament. Un manque de connaissances qui s'explique aussi par le fait que cette figure n'a probablement pas existé. Dans l'Ancien Testament, on l'a décrit lors d'une rencontre avec un autre monarque, le roi Salomon, connu pour sa richesse et sa sagesse. Si la reine de Saba se rend vite compte de la réelle richesse de Salomon, elle veut vérifier sa sagesse et lui pose alors des énigmes dont on ignore les énoncés. Mais cela n'a pas d'importance car d'après Nicole Vray, ce qui ressort de ces quelques lignes, c'est que « les scribes ont voulu montrer une femme curieuse – comme si les hommes ne l'étaient pas - curieuse de voir, de vérifier ce qu'elle a entendu dire ». Et d'ajouter : « c'est le faire-valoir de Salomon, tout ce qu'elle va lui demander va aider à faire monter encore la réputation et le prestige de Salomon ». 

13/ Rahab, une femme d'honneur

Rahab est une prostituée, mais c'est aussi une femme d'honneur. Quand on se prépare à envahir un pays, une bonne stratégie consiste à envoyer des espions pour observer l'ennemi, évaluer ses forces et préparer une tactique de conquête. C'est ce qu'a fait Josué qui a envoyé deux hommes dans la ville de Jéricho. Ils se rendent dans la taverne d'une prostituée appelée Rahab. Une auberge est un endroit propice pour observer une population, car c'est un lieu où les langues se délient. Le roi de Jéricho ne tarde pas à apprendre que des étrangers sont entrés dans la ville. Il sait qu'Israël campe de l'autre côté du Jourdain et qu'il se prépare à envahir son territoire. C'est pourquoi il ordonne à ses soldats d'aller chez la courtisane et de ramener les espions. Rahab est une prostituée, mais c'est aussi une femme d'honneur. Les lois de l'hospitalité sont pour elle plus importantes que la raison d'État. Elle cache les Juifs et, lorsque des policiers frappent à sa porte pour lui demander où sont les étrangers qui sont venus chez elle, elle les envoie sur une fausse piste. Son attitude fait penser aux sages-femmes égyptiennes qui avaient refusé d'obéir à l'ordre de Pharaon de tuer les enfants. Comme Rahab, elles font partie de ces justes qui ont écouté leur conscience plutôt que d'obéir à des ordres iniques.

14/ Gomer et Phoebe

Gomer est l'épouse d'Osée le prophète. Une femme infidèle, qui distribue à ses amants les cadeaux de son mari. Osée ne cesse de l'aimer, malgré ses infidélités. Une histoire qui dépeint celle de Dieu avec son peuple infidèle, séduit par les dieux cananéens. Une image de l'amour et de la fidélité de Dieu envers nous : même si nous nous détournons de lui, ses bras restent ouverts, il n'attend que notre repentir pour nous bénir.

Phoebe est diaconesse (diacre) envoyée par Paul. "« Je vous recommande Phoebé, notre soeur, servante de l'assemblée à Cenchrée, afin que vous la receviez dans le Seigneur, comme il convient à des saints, et que vous l'assistiez dans toute affaire pour laquelle elle aurait besoin de vous : en effet elle a été en aide à beaucoup, et à moi-même » (Rom. 16 : 1-2).

15/ Marie de Béthanie, la symbolique du geste

La veille de son arrivée à Jérusalem, Jésus s'est arrêté à Béthanie et rencontre la soeur de Marthe et de Lazare. La veille de son arrivée à Jérusalem, Jésus s'est arrêté à Béthanie. Pendant le repas, Marie, la sœur de Marthe et de Lazare – relevé d'entre les morts – pose un geste de pure adoration. Elle se lève, prend un parfum de nard pur de grand prix, le répand sur les pieds de Jésus qu'elle essuie de ses cheveux. Marie de Béthanie était-elle consciente de l'imminence de la croix ? L'histoire ne le dit pas, mais elle avait probablement l'intuition qu'elle ne verrait plus Jésus. Elle ne pouvait ignorer que les responsables religieux avaient lancé un avis de recherche contre lui. C'est Jésus qui donne le sens de son geste en le mettant en lien avec sa sépulture. En versant du parfum, Marie préfigure l'ensevelissement de Jésus. Son attitude s'oppose à celle des disciples qui ont suivi Jésus depuis des mois, qui ont entendu ses enseignements et qui ont été les témoins de ses annonces de la passion, mais qui ont pourtant opposé une incrédulité farouche à la perspective de la croix. À la différence des disciples, Marie de Béthanie a eu la forte intuition que Jésus allait à la mort, c'est pourquoi son geste était à la fois une offrande désintéressée et un signe théologique.

16/ Marthe et Marie : les soeurs aimées de Jésus

Marthe, Marie et leur frère Lazare vivent à Béthanie, village à 3 km à l'est de Jérusalem. Jésus et ses disciples apprécient l'accueil dans leur maison. Marthe s'affaire pour bien les recevoir. Marie est assise aux pieds de Jésus et l'écoute. Marthe se plaint à Jésus mais il lui fait remarquer qu'elle s'inquiète trop et que Marie a choisi la bonne part. Au décès de Lazare, chacune ressent de l'amertume, de l'amitié déçue : "Si tu avais été ici..." Jésus n'est pas venu quand elles l'ont appelé, dans leur angoisse, leur souffrance. Chacune réagit selon son caractère et Jésus adapte sa réponse. Marthe part à sa rencontre, avoue sa déception tout en lui exprimant sa confiance. Elle fait une magnifique confession de foi : « Tu es le Messie, le Fils de Dieu » (similaire à celle de Pierre Matthieu 16.16). Jésus lui révèle le sens du miracle qu'il va accomplir. Marie reste assise dans la maison avec ceux qui la consolent. Elle attend que Jésus l'appelle puis pleure à ses pieds. Jésus va pleurer avec elle. Plus tard, pendant que Marthe assure le service, Marie répand sur la tête de Jésus un parfum très précieux qui coule jusqu'à ses pieds. Jésus exprime qu'elle a ainsi d'avance parfumé son corps avant sa mort et qu'on racontera ce qu'elle a fait dans le monde entier.

Marthe est pleine d'énergie, des capacités de maîtresse de maison. Hospitalière, elle est soucieuse de bien recevoir ses invités, selon ses critères. La tête dans ses préparatifs, elle est rapidement débordée. Elle envie sa sœur qui prend le temps d'écouter, d'apprécier Jésus. Une femme directe, qui n'hésite pas à dire ce qu'elle pense. A la mort de son frère, elle fait preuve de lucidité et témoigne publiquement de sa confiance en Jésus. Marie, quant à elle, est discrète, contemplative, elle sait écouter : c'est son don à elle. Elle ressent qu'elle a plus besoin de Jésus qu'il n'a besoin d'elle et compte sur Marthe pour assurer le service. Elle enfreint les traditions, ne se soucie pas du qu'en-dira-t-on et s'assied aux pieds de Jésus, avec les hommes, à la manière d'un disciple. Accablée par la mort de son frère, elle reste en retrait. Elle possède la même foi que sa sœur. Jésus ne discute pas avec elle mais l'accompagne dans ses pleurs. Sensible et intuitive, elle paraît seule à comprendre que Jésus va mourir et désire lui exprimer son attachement. Généreuse, son parfum répandu est un bel acte d'adoration et de foi que Jésus apprécie.

L'appréciation de Jésus. Jésus aime ces deux sœurs proches de lui. Il accepte leurs différences. Il ne demande pas à Marie d'aller aider sa sœur ni à Marthe de venir s'asseoir ! Il lit dans le cœur de chacune et discerne le mobile qui la fait agir. Marthe a un service très utile mais elle lui accorde trop d'importance. Marie nous invite à faire une pause. Parmi nous certaines sont très actives, d'autres plus dans l'écoute, la prière. Pas besoin de nous rabaisser ou d'envier l'autre puisque chacune fait ce qu'elle peut. Ces sœurs nous invitent aussi à trouver un équilibre dans nos vies, entre écoute et action : prendre du temps pour écouter une parole de Jésus avant de me lancer dans l'effervescence de la journée ; écouter l'autre afin de mieux le comprendre. Au décès de leur frère, chacune vit son deuil à sa manière. Ces deux femmes nous apprennent à être simplement fidèles à nous-mêmes.

17/ Marie de Magdala, la première disciple (film partie 1 et partie 2)

Marie de Magdala serait-elle la première disciple ? Elle a accompagné Jésus depuis la Galilée et a été le premier témoin du tombeau vide. Les évangiles sont beaucoup plus sobres à son sujet. Ils affirment qu'elle était présente lors de la crucifixion et qu'elle a été la première à découvrir le tombeau vide. Un ange lui a demandé d'aller annoncer aux apôtres que celui qui avait été crucifié a été relevé d'entre les morts. L'évangile de Luc est le seul à préciser que Marie de Magdala a accompagné Jésus depuis la Galilée, et qu'elle a été le premier témoin du tombeau vide.

Elle a grandi à Magdala, ville prospère à l'ouest de la Galilée et souffrait probablement d'une grave maladie mentale ou physique : Jésus la délivre de démons. Elle se joint aux femmes qui suivent Jésus et ses disciples et assurent leur subsistance matérielle. Elle suit Jésus jusqu'à Jérusalem. En compagnie d'autres femmes, elle se tient près de la croix de Jésus, puis assiste à sa mise au tombeau. Le sabbat passé, elle revient au tombeau pour s'acquitter d'une tâche dévolue aux femmes : mettre des parfums et aromates auprès du corps du mort. Mais elle le trouve vide : elle en avertit les disciples, y retourne seule. Deux anges lui demandent pourquoi elle pleure. Effondrée de chagrin, lorsque Jésus apparaît elle le prend pour le jardinier. Mais lorsqu'il l'appelle : « Marie ! », elle se retourne et s'écrie : « Maître ! » : ce ne peut être que lui. Elle a vécu une libération profonde qui lui a permis d'accéder à une autre dimension de l'existence. Elle devient l'une des plus fidèles servantes de son libérateur dont elle aime la compagnie. Son histoire est un témoignage vivant. Elle souffre à la crucifixion de Jésus, sa tristesse est profonde devant le tombeau vide : pour elle, le monde est vide, sa vie n'a plus de sens. Mais quelle joie d'être la première témoin de la résurrection de Jésus ! Face à l'incompréhension des hommes à qui elle va raconter la bonne nouvelle, elle manifeste sa conviction.

Une femme exceptionnelle par son attachement à Jésus, modèle de fidélité. Jésus l'accompagne de sa compassion. Au milieu d'un chagrin, d'un découragement, d'un désespoir, lorsque la vie ne vaut plus la peine d'être vécue, Jésus se révèle. Personne n'est anonyme pour lui. Chacune est connue, aimée de lui d'un amour unique : « Je t'ai appelée par ton nom, tu es à moi. » Ésaïe 43.1. "Marie ! … va trouver mes frères…" À Marie, qui ne le reconnaît pas, Jésus ne dit pas « Je suis ressuscité ! » mais il l'appelle par son nom. Et la voilà porteuse d'une nouvelle incroyable. Jésus te connaît, il t'appelle aujourd'hui, par ton nom. A la suite de Marie, il envoie des femmes comme tellement d'autres femmes. Ta relation privilégiée avec Jésus, ne la garde pas pour toi... Partage-la autour de toi !"